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Bonnie and Clyde

Le cinéma français : entre élitisme et popularisation


 
Nouvelle vague, nouveau souffle 

Le cinéma français n'est plus aujourd'hui au sommet de sa gloire. Son âge d'or il l'a connu dans les années 1930.  Mais c'est avec la nouvelle-vague pendant les années 1960, époque des changements sociaux, d'une révolution de la jeunesse, d'une libéralisation des mœurs et surtout d'une nouvelle vision de la société que le septième art à reçu un nouvel élan esthétique et culturel.
Utilisé pour la première fois en 1957 par Françoise Giroud en un sens sociologique pour décrire la jeunesse, c'est Pierre Billard qui parle de nouvelle-vague en terme cinématographique. Incarné par des figures de jeune réalisateurs maintenant devenus des monuments du cinéma français tel que François Truffaud, Jean-Luc Godard ou encore Claude Chabrol, ce mouvement à pris son envol dans les années 1960. Caractérisé par une révolution des techniques cinématographique mais surtout par les valeurs qu'il véhicule, celui-ci ce défini d'abord par de nouvelles formes de réalisations inspirant à plus de liberté. Ces jeunes réalisateurs ne se contentent plus de réaliser des films de studio préférant la rue aux décors. Avec des films comme 'A bout de souffle', 'Les 400 coups' ou encore 'Hiroshima mon amour' on constate que le cinéma de la nouvelle vague tend à se détacher le plus possible des artifices afin de capté la réalité du cinéma à travers l'œil de la caméra.
On peut largement considéré la nouvelle vague comme une revendication créatrice et esthétique plaçant dès lors le cinéma au niveau de la culture d'élite et non plus de la culture populaire, cette rupture met en avant une sorte d'élever le cinéma au rang d'art reconnu comme tel et non plus comme un divertissement populaire.
En parallèle, cependant, l'accès au cinéma par de jeunes réalisateurs devient plus facile, on assiste à une sorte d'entraide générale entre ces derniers au début du mouvement. Entraide cependant de courte durée suite aux divergences des projets de chacun.
Mais même si elle reste un phénomène principalement national la nouvelle vague prend rapidement une ampleur internationale, certains cinémas cherchant eux-aussi a préserver une certaine « éthique » artistique nationale. Au japon celle-ci est caractérisée principalement par le réalisateur Nagisa Oshima avec ses films touchant la jeunesse et aux États-unis par John Cassavetes avec son film 'Shadows'.
Selon Laurence Liban la nouvelle vague fut « une affaire de jeunes hommes désireux de donner au cinéma le statut d'un art à part entière, c'est-à-dire une vision du monde à un moment donné de son histoire et plus encore une "participation à un destin commun" ».

Une tendance actuelle au cinéma populaire



Le septième art français perd, aujourd'hui, de sa valeur culturelle élitiste pour tendre à nouveau à une certaine popularisation.
Largement diffusés à l'étranger de nombreux films français, tel que 'Le cinquième élément' réalisé par Luc Besson ou encore 'Taken' de Pierre Morel, sont peut représentatif d'une culture française propre. L'industrie du cinéma français devient une sorte de melting-pot tirant une part des ses influences du cinéma hollywoodien.
Au niveau international ce sont aussi les films porteurs de stéréotypes qui se diffusent le plus sur les grands écrans. Dans 'Le fabuleux destin d'Amélie Poulain',Jean-Pierre Jeunet présente ainsi la vision idyllique d'un Paris et d'une société française parfaite. Ce Film remporta un vif succès international avec 32 000 000 entrées au total.
En 2008 c'est la comédie 'Bienvenue chez les ch'tis'  de Danny Boon qui fait un buzz européen avec plus de 2 millions d'entrées en Allemagne et plus de 1 million en Belgique. Certes traitant un point précis de la culture française ce film est néanmoins largement remplis de stéréotypes qui le transforme en une « comédie populaire » selon le Figaro et donne une vision tronquée de certaines valeurs culturelle. Apprécié pour ses « quiproquos loufoques dus au parler local » (Le Monde) il est tout de même étonnant que celui-ci ce soit si bien diffusé sur le marché européen ainsi qu'aux Etats-Unis.
On note cependant que même si le cinéma français favorise de moins en moins une culture dite élitiste et une forte prétention esthétique, celui-ci s'exporte de plus en plus à l'étranger.
En ce sens 2008 est une année record puisqu'elle s'achève avec un total de 402 films diffusé en salle à l'étranger, on constate cependant une baisse marquante en 2009.


Mais que les puristes se rassurent, différents réalisateurs subissent toujours l'influence de la nouvelle vague et s'attachent encore, de fait, aux valeurs esthétiques et créatrices de ce mouvement. En 2006, par exemple, Christophe Honoré avec son film Dans Paris fait directement référence à la nouvelle vague.
Il ne faut cependant pas tout miser sur la nouvelle vague ou autre mouvement et savoir élargir sa vision afin de prendre les différentes valeurs artistiques et culturelle inhérentes au cinéma français.

Wilfried Devillers

 Sources :